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Plusieurs sujets nourrissent l’actualité sociopolitique et culturelle béninoise ces derniers jours. L’avis des rois et têtes couronnées du Bénin sont également à considérer notamment leurs apports ou solutions pour faire grandir leur pays. Nous nous sommes rapprochés du roi de Porto-Novo Tofa 9 qui s’est exprimé non seulement sur l’actualité sociopolitique et culturelle de son royaume mais aussi celle du Bénin en général. C’est à travers une interview exclusive qu’il a accordé à votre journal. Lisez plutôt.
Bonjour Majesté ! Vous êtes Docteur Dè Gbèzé Ayontinmin Tofa 9 Roi de Porto-Novo, détenteur des patrimoines royaux, vous êtes aussi président du conseil suprême des rois et dignitaires de l’ouémé, premier vice président de la Haute Autorité Royale du Bénin, une organisation dont vous êtes président par intérim du conseil exécutif pour ne citer que ces titres. Dites nous comment se porte aujourd’hui votre royaume, le royaume de Porto-Novo ?
Quand on me pose la question de savoir comment se porte mon royaume, je dirai tout simplement qu’il n’y a pas un coin où il n’y a pas de problème. Nous vivons des problèmes dans notre royaume mais sur le plan de la santé, nous ne trainons pas de maladies ou de pandémies qui nous amèneraient à courir par- ci par- là. Donc en un mot ça va mais avec des dessous.
Sur le plan de la santé, ça va alors plus ou moins dites vous, mais sur le plan social, que peut –on retenir en ce qui concerne votre royaume ?
Sur le plan social ? C’est là où nous trainons beaucoup de wagon si entre temps nous sommes des tracteurs. Parce que ça ne va pas du tout sur le plan social, la population a de sérieux problèmes. Les gens vivent en dessous, je dirai même en dessous de 200f par jour et c’est une estimation. Cela ne va pas parce que nous sommes tout le temps sollicités à intervenir tout le temps, même dans les foyers pour régler un certain nombre de problème ; ça ne va pas parce que les gens crient leurs ras-le-bol au quotidien du côté social. C’est un problème ; un problème sérieux pour le royaume de Porto-Novo, mais on essaie de trouver quelques solutions.
Est-ce que vous arrivez Majesté à identifier l’origine du problème avant de prétendre trouver quelques solutions ?
Le problème vient de nous même ! Je dis ça vient de nous même parce qu’ il est dit qu’il ne faut pas donner du poisson mais il faut apprendre à pêcher. Donc ce problème vient de nous même puisque nous avons été sous un régime et maintenant nous connaissons un nouveau régime. D’après ce que nous apprenons dans les médias c’est qu’il faut apprendre maintenant à pêcher ou à se suffire au lieu d’attendre les autres pour gagner son pain. Juste qu’on n’avait pas encore cette attitude et c’est ce qui fait que le vivre devient pour nous caduc. Donc il va falloir se conformer juste à la situation et s’avoir s’autogérer ou s’auto-suffire.
Qu’en est-il alors sur le plan culturel Majesté ? Avez-vous également des problèmes à ce niveau ?
Sur le plan culturel ;beaucoup savent que si on parle de Porto-Novo , c’est une grande base culturelle ; nous avons tout ce qu’il nous faut pour grandir , nous avons ici toute sorte de culture notamment sur le plan touristique parce que même la langue de Porto-Novo , est une langue de théâtre, Porto-Novo a une langue artistiquement riche et à côté de cela ,nous avons tous ce que nous pouvons exploiter à Porto-Novo pour être une ville développée . Mais nous n’avons pas encore les moyens nécessaires pour mettre ça en valeur. Sinon on ne se plaint pas trop sur le plan culturel
Parlant justement des atouts touristiques, votre royaume a abrité du 06 au 13 janvier 2018, la 2ème édition du festival international de Porto-Novo. Dites nous l’appréciation que vous faites de cette initiative ?
Je salue le maire Emmanuel ZOSSOU pour ce qu’il a essayé de mettre en place, parce que ça fait déjà la deuxième édition , c’est quelque chose pour montrer la valeur culturelle de Porto-Novo et même du grand Porto-Novo parce que à voir les quelques jours qu’a duré le festival beaucoup se sont redus compte que Porto-Novo regorge assez de potentialités culturelles. Et si on pouvait même prolonger cette fête, ce serait bien parce que beaucoup de choses restent à montrer encore en matière de culture à Porto-Novo. Je pense que ce festival pouvait apporter beaucoup à Porto-Novo et au Bénin.
Dans votre royaume tout comme dans les autres existent aussi des conflits. Dites nous comment arrivez-vous à gérer Majesté ces mésententes ?
En matière de conflit, il y a les comportements. La base même des conflits, c’est le comportement. Avoir un comportement neutre d’abord pour aller vers les conflits, il ne suffit pas d’être homme pour aller vers les conflits, en plus de votre état d’homme, il faudrait que vous soyez vraiment humain. Et quand on n’est pas humain je pense qu’on est vulgaire et donc il faut avoir un sens d’un humain pour aller vers les problèmes. Ici à Porto-Novo, vous savez il y a ce problème de bicéphalisme qui, ma foi est devenu un problème pour les royaumes du Bénin. Et ce bicéphalisme tient sa place de la politique. C’est devenu un problème courant dans les royaumes du Bénin mais à Porto-Novo , il y a un troisième qui s’est déclaré qu’il est le roi des yoruba. A Porto-Novo, ce n’est pas seulement le bicéphalisme donc mais le tricéphalisme on essaie de vivre avec, on se parle, on ne se déchire pas mais ce n’est pas bon.
Parlant justement de ce problème de Bicéphalisme, le chef de l’état Patrice Talon était récemment à Abomey pour mettre fin à ce type de conflit notamment au palais royal d’Agoli-Agbo, quelle lecture faites vous de cet acte ? Et ne souhaiteriez-vous pas que cet acte soit aussi posé à Porto-Novo ?
L’Acte du président de la république ; moi je dirai ceci : Juste à son avènement, il a été conciliateur, réconciliateur. Parce que c’est devant nous ici que les frères de l’église Protestante se déchiraient mais avec son avènement et avec tout son poids, il a eu à calmer de la sorte que la chose protestante s’est réunie. Peu importe ce que les gens en pensent ; peu importe les désagréments, mais à la face du monde, c’est une église unie. L’acte d’Abomey pour moi d’abord, c’est un acte qui lui a permis de corriger un certain nombre de choses que nous en tant que majestés nous nous reprochons, et lui-même entant que président se reproche. Mais en ce qui nous concerne, nous jugeons ça salvateur parce qu’aux yeux de tout le monde, connu comme conciliateur et réconciliateur, il est arrivé à concilier ses frères qui se déchiraient pour un titre. Et quand il est arrivé à remettre en place celui qu’il juge et que la cour juge propriétaire du titre, il a déjà beaucoup fait pourqu’au vu de tout le monde, ce palais soit hors de ce désordre. Il revient maintenant à l’individu à qui le titre a été retiré de prouver sa dignité et son honnêteté envers la cour royale pour le développement de sa région.
Votre royaume n’est pas aussi épargné de ce problème Majesté. Que dites –Vous à propos de cela ?
En tout cas à Porto-Novo ; même si le même problème se pose, on ne s’entredéchire pas mais moi je sais que quand on dit Tofa ; c’est le royaume. D’autres peuvent venir, je ne suis pas allé en guerre contre eux sauf que ça gène mais l’histoire est là et chacun de nous peut juger.
Majesté, votre mot de la fin pour clôturer l’entretient.
Je demanderais au peuple Béninois, de cultiver la paix parce que nous nous sommes pour la paix . Je demanderais aussi au peuple béninois d’être serein en faisant face à nos problèmes quotidiens. Je demanderais au chef de l’état de continuer à toujours prôner le dialogue et seul le dialogue peut nous amener au bon port. Il faut également que nous béninois prônions le dialogue et que nous aimions écouter notre prochain, qu’on tire des conciliabules, pour le bien-être de notre peuple et de notre pays.
Majesté Merci !
Merci à vous aussi.
Propos recueillis par Ghislain Dossa Kakpo